Lorsqu’on pense à une séance avec un psychologue, on pense souvent à un divan, sur lequel on est allongé, et on parle à notre psy de nos problèmes. Sauf que, la psychologie, ce n’est pas que cela !
En effet, en France, nous sommes très influencés par le courant psychanalytique/psychodynamique. Mais bien d’autres courants existent, et sont complémentaires. Voici une liste non exhaustive des approches théoriques qui existent.
Commençons par l’approche psychanalytique/psychodynamique.
Qui n'a pas entendu parler de Freud?!
Freud a été le précurseur de la psychanalyse (le "père de la psychanalyse", l'appelle-t-on!), au début du 20è siècle. Eh oui, ça fait un petit moment. Si bien que ce courant s'est progressivement transformé avec les œuvres d'autres psychanalystes, tels que Lacan, Carl Jung, Mélanie Klein, etc. Le fond reste malgré tout globalement le même.
Et donc, qu'avait-il créé comme théorie ce fameux Freud? Eh bien, il va parler de l'inconscient, qui va contenir tout ce qui est "immoral" et doit être censuré. Les conflits entraînés par cette censure vont créer des symptômes tels que les rêves, les actes manqués et les fameux lapsus.
La psychanalyse va donc chercher à comprendre tout cet inconscient, pour apaiser les conflits internes. Pour plus d'informations sur cet inconscient freudien, je vous invite à cliquer sur la photo, et vous trouverez un site qui explique en simplifiant le plus possible cette notion.
La cure psychanalytique, moyen thérapeutique de la psychanalyse, va se baser sur 4 principes fondamentaux : l'association libre, la neutralité, la règle d'abstinence et la règle de l'attention flottante. Les séances vont avoir lieu selon un protocole préalablement défini, avec 3 à 4 séances de 45 min environ par semaine.
Mais... La psychanalyse a commencé à être critiquée. En effet, elle se base sur des interprétations et ne peut donc pas être considérée comme une science. Elle a cependant permis de poser des hypothèses, qui ont permis de nombreuses découvertes en psychologie et en psychiatrie.
Les Thérapies Cognitives, Comportementales et Emotionnelles (TCCE)
La 1è vague: le behaviorisme
Peut-être à l'inverse de la psychanalyse, le behaviorisme (ou comportementalisme) cherche à observer, étudier la psychologie par le biais d'actions observables (soit les comportements). C'est dans cette branche de la psychologie qu'ont été étudiés les types de conditionnement, c'est à dire qu'un stimulus va entraîner une réponse comportementale, par association.
Et peut-être avez-vous déjà entendu parler de l'expérience du chien de Pavlov. Dans cette célèbre expérience, Pavlov a associé le stimulus du son d'une cloche à une réponse de salivation. Dès que le chien entendait le son d'une cloche, il se mettait à saliver. Et pour accomplir cela, plusieurs étapes ont été nécessaires.
Dans l'expérience, on va présenter au chien de la viande, ce qui va donc le faire saliver. Sans cette viande, juste avec le son d'une cloche, il n'y avait pas cette réaction de salivation.
On a donc commencé à faire sonner une cloche juste avant de lui apporter de la nourriture. Au fil du temps, à force de faire cela, juste au son de la cloche, le chien se mit à saliver. Il a appris à associer le son de la cloche avec la nourriture, ce qui déclenchait la salivation. C'est ce qu'on appelle le conditionnement classique.
Il existe également le conditionnement opérant, aussi appelé conditionnement skinnerien (en référence à Skinner). Il va se baser sur les notions de renforcement et de punition (positif ou négatif).
L'une des principales limites du behaviorisme est qu'on ne prend pas en compte les émotions, les pensées ou même les connaissances antérieures potentielles. Ce courant est essentiellement centré sur les comportements, comme créant les émotions et les pensées. Le behaviorisme va en gros dire qu'il faut changer nos comportements pour changer nos cognitions. Certaines méthodes ont d'ailleurs été critiquées dans l'accompagnement des personnes (l'ABA dans l'autisme par exemple).
La 2è vague: le cognitivisme
Dans cette 2è vague, Bandura, Ellis et Beck vont plutôt centrer leurs théories sur le fait que c'est en changeant nos cognitions (nos façons de penser) que nous allons changer nos comportements. Il va être question de pensées automatiques, qui maintiennent les comportements qu'on peut avoir, et le but est de travailler sur elles.
Ces 2 vagues sont en réalité complémentaires, et une 3è vague va même apparaitre.
La 3è vague: La vague émotionnelle
Hayes va être le précurseur de cette nouvelle vague, qui va prendre en compte l'importance de l'émotion, dans l'analyse et l'aide aux personnes.
On aboutit ainsi sur un modèle de TCCE qui ressemble à cela:
Parmi ces TCCE de nouvelle vague, nous allons parler de la méditation basée sur la pleine conscience, l'ACT (acceptation and commitment therapy), la thérapie des schémas.
Les TCCE font l'objet d'études scientifiques, validées par les pairs.
La thérapie systémique
La thérapie systémique se base sur ce que Bateson appellera des systèmes, c'est-à-dire l'interaction entre différents éléments autour d'un individu (social, familial, professionnel, etc.). Les interactions et la communication entre les divers individus d'un système vont donc être analysées et utilisées pour la thérapie, notamment pour fluidifier la communication et aider à retirer les éventuels blocages et conflits.
La thérapie systémique est particulièrement utilisée dans les thérapies familiales.
La psychologie intégrative
Devant les nombreux conflits entre les différents courants théoriques, et pour unifier les praticiens, la psychologie intégrative est née. Elle intègre tout un ensemble de courants théoriques, et les outils utilisés vont être différents en fonction du patient. Ainsi, si un patient a besoin plutôt d'une cure psychanalytique, le thérapeute va se baser sur une approche psychanalytique. Il peut aussi utiliser en parallèle les outils de la TCCE, de la systémie, etc.
La psychologie intégrative émet l'idée qu'aucune technique seule n'est la "bonne", mais plutôt que les techniques se complètent entre elles.
CONCLUSION
Pour résumer ce long article, nous pouvons donc dire qu'il existe différents courants théoriques en psychologie, ce qui peut expliquer qu'un psychologue vous parler d'inconscient ou de transfert, alors qu'un autre n'en parlera pas. Ma pratique en tant que psychologue s'articule plutôt autour des TCCE.
Comment choisir le courant théorique qui nous convient le mieux alors? Il n'y a pas de réponse simple. A différents moments de notre vie, nous aurons besoin de choses différentes. Le tout est de tenter, et de voir si cela nous parle.
Et surtout plus que le courant théorique ou les outils utilisés, c'est le lien de confiance avec le thérapeute qui sera le plus important.
Dans le prochain article, nous aborderons les "green flags" et "red flags" des thérapeutes (les bons points et les signaux d'alerte).
Merci de votre lecture et à bientôt!
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